vendredi 22 mars 2013

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FRANCE 2 TV/SIPA
FRANCE 2 TV/SIPA
Abdelkader, le frère de Mohammed Merah, restera donc en prison. Ainsi en a décidé jeudi matin le juge des libertés et de la détention (JLD) en refusant sa libération. Mis en examen pour complicité dans les crimes de son cadet, il voit sa détention préventive prolongée de six mois.  

Cela suffit-il pour accréditer l’idée que Mohammed Merah, tué par la police il y a tout juste un an, le 22 mars 2012, aurait agi dans le cadre de ce que le code pénal appelle une « association de malfaiteurs en vue de préparer des actes de terrorisme » ?  Ou l’assassinat de sang froid de trois militaires (plus un blessé, handicapé à vie), puis d’un rabbin et de trois enfants juifs ne serait-il que l’acte d’un tueur isolé, d’un « loup solitaire » selon le terme (lone wolf) apparu aux Etats-Unis dans les années 90 ? 

Si réseau il y avait, force est de constater que, un an plus tard, personne n’en connaît les contours. Cinq arrestations ont eu lieu, mais chaque fois les personnes interpellées ont été relâchées, sans être mise en examen. Seul le frère de Mohammed Merah est détenu et nie toute complicité. S’il le reste, c’est parce qu’il refuse de donner à la justice le nom d’un « troisième homme » qui aurait été présent lorsque son frère a volé le scooter utiliser pour commettre ses crimes. 

Pour tenter d’excuser l’échec de leurs services, la thèse du « loup solitaire » avait été avancée, dès les premières heures de l’affaire, par les policiers de la DCRI puis le ministre de l’Intérieur Claude Guéant. Son successeur place Beauvau n’y croit pas. En janvier dernier, Manuel Valls assurait que « la fameuse thèse du loup solitaire ne tient pas ». « Merah est seul, mais pas isolé » expliquait le ministre : « Il y a un environnement : famille, quartier, prison ».  Avant d’évoquer ses voyages à l’étranger et ses brefs passages dans des camps djihadistes.

Mohammed Merah est le rejeton d’une famille profondément déstructurée, avec un pied dans le banditisme et l’autre dans l’islamisme. Cela est aujourd’hui clairement établi, et d’une certaine manière la détention de son frère en témoigne. Qu’il y ait des causes sociologiques (famille, quartier, prison, etc.) à la radicalisation de Merah est une évidence puisque son acte ne relève pas d’un dérèglement psychologique. Mais un réseau terroriste organisé, une succursale d’Al Qaida ? Pour l’heure, aux yeux de la justice, rien ne le prouve

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