Sur le site Géoportail, quelques clics de souris peuvent
faire ressortir la Seine de son lit, comme elle l'a fait il y a exactement un
siècle, provoquant des dégâts considérables. L'étalement des eaux peut être
visualisé sur les cartes d'époque mais aussi sur celles d'aujourd'hui,
démontrant combien une telle crue serait autrement plus catastrophique.
On l'a appelée crue centennale parce qu'un
événement de ce genre se produit tous les cent ans. Or, la dernière a eu lieu...
il y a 100 ans. En 1910, à partir du 20 janvier, la Seine commence à gonfler
rapidement. Les causes sont connues. L'hiver 1909-1910 a été exceptionnellement
pluvieux. Le déluge a commencé en septembre et en octobre avec une pluviosité
près de deux fois supérieure aux moyennes. En décembre, la pluie continue et les
sols sont gorgés d'eau. Le coup de grâce arrive à partir du 18 janvier. Des
pluies abondantes tombent sur le nord et l'est de l'Ile-de-France. L'Yonne et le
Loing, affluents de la Seine, grossissent à vue d'œil. La Marne en fait autant.
Puis viennent des précipitations, modestes mais impossibles à évacuer dans les
sols complètement saturés d'eau.
Le niveau du fleuve grimpe de jour en jour. Le 18 janvier
1910, avant la crue, l'échelle hydrométrique du pont d'Austerlitz, à Paris,
indique 2,75 mètres. Elle existe encore aujourd'hui et donne la hauteur par
rapport au niveau moyen. A cette époque de l'année, le niveau normal est
d'environ 2,50 m. Le 20 janvier, l'eau atteint 3,98 m puis 5,93 m le 22. Ce
jour-là, la Seine s'infiltre dans les égouts et pénètre dans le réseau du métro
parisien.
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