lundi 10 juin 2013

L'Afrique du Sud

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« L’une des sociétés les plus violentes »

Dans les statistiques de la police, controversées, le viol est le seul crime qui ne faiblit pas depuis la fin de l’apartheid, avec 65 000 plaintes par an – et sans doute trois fois plus de viols commis, selon les experts, qui estiment que seulement le tiers des viols sont dénoncés à la police.
Desmond Tutu, qui joue un rôle de conscience morale, s’est encore indigné le 12 avril contre les niveaux de violence atteints dans son pays, en principe pacifié :
« Très simplement, nous sommes conscients d’être devenus l’une des sociétés les plus violentes. Ce n’est pas ce que nous étions, même sous l’apartheid. »
Le gouvernement est toujours prêt à se murer dans l’attitude de déni si caractéristique du Congrès national africain (ANC). Un porte-parole du gouvernement a aussitôt réagi :
« Les études montrent que les gens en Afrique du Sud se sentent plus en sécurité maintenant que sous l’apartheid. »
Jacob Zuma, un président lui-même acquitté en 2006 lors d’un procès pour viol, ne se cache plus derrière son petit doigt : il aborde enfin le problème. Il a lancé le 7 mars une campagne nationale, Stop Rape Campaign, qui va faire le tour des écoles du pays.
Pas moins de 90 tribunaux spéciaux pour les agressions sexuelles doivent être instaurés d’ici 2018. Sur les 42 promis pour 2012, seulement cinq sont opérationnels. L’ONG Shukumisa Campaign, qui milite contre les violences sexuelles, dénonce un manque de volonté politique.

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