Une équipe d'archéologues cherche à percer le mystère entourant les Chachapoyas dans les Andes péruviennes.

© Quinn Kanaly / NGT

Perchée dans les Andes péruviennes, à 3 000 mètres d'altitude, la cité fortifiée et isolée de Kuelap a été le centre névralgique de la civilisation chachapoya, disparue il y a plus de quatre cents ans. Reconstitutions et témoignages de scientifiques à l'appui, ce documentaire cherche à en percer le mystère.

Août 2007. La découverte d'un ossuaire dans la colossale citadelle de Kuelap pourrait bel et bien répondre à une énigme qui intrigue les scientifiques depuis plus d'un demi-siècle. La surprise est de taille : plus de cent squelettes sont enchevêtrés sur moins de 20 mètres carrés, étendus à même le sol, à l'extrémité de la forteresse et au bord d'un précipice. Leur particularité ? Aucun corps n'a été enterré, ce qui ne correspond en rien aux rites funéraires des Chachapoyas. Attaque ennemie orchestrée par les Incas ou les conquistadors, épidémie, sacrifice, suicide collectif, incendie… les scientifiques envisagent toutes les pistes. Appelée en renfort par l'archéologue en chef Alfredo Narvaez, Marla Toyne, anthropobiologiste et ostéologue, est chargée de reconstituer l'histoire des habitants de Kuelap et de déterminer la cause de leurs décès.

Une énigme de l'histoire

Pendant des siècles, la cité a été le centre d'une fédération de tribus chachapoyas qui contrôlait le bassin amazonien situé derrière les montagnes et de nombreuses routes commerciales. D'après une datation au carbone 14, les Chachapoyas auraient commencé à la bâtir dans les premiers siècles après Jésus-Christ et sa construction a continué jusqu'à l'époque coloniale. Ce symbole du pouvoir en place mais aussi cette terre des ancêtres vénérée par des fidèles était la meilleure cible d'attaque pour affaiblir tout un peuple.
Marla constate un schéma commun aux squelettes : chaque crâne révèle au même endroit des traces de chocs violents, des trous trop gros pour avoir été provoqués par des balles de mousquet ou des épées. Une massue à tête en forme d'étoile serait à l'origine de ces blessures. Autre fait troublant, Marla remarque que plus de la moitié des victimes étaient des enfants